Position optimale de fonction de la hanche
Selon moi, cette position affalée provient de ce que nos hanches ne sont pas dans leur attitude physiologique lorsqu'elles sont pliées à 90°. Anatomiquement, leur position de fonction est optimale à 30° de flexion (donc si nous sommes debout, le buste est penché de 30° vers l'avant). C'est à dire que c'est l'angle de flexion entre le tronc et la cuisse qui permet un recouvrement total de la surface articulaire du fémur par le cotyle du bassin.1
Egalement il faut tenir compte de ce que la position de la hanche va avoir comme incidence sur l'attitude du dos. Pour simplifier, plus la hanche est fléchie, plus le bas du dos aura tendance à s'arrondir (flexion lombaire), et à l'inverse, plus la hanche est défléchie (tendue, voire en extension), plus le dos pourra se creuser (extension lombaire). La "bonne" position se trouve entre les 2 : ni fléchie ni tendue (vers 30°). Je détaillerai le lien entre attitude de la hanche et attitude du dos dans un autre article.
Donc lorsqu'on croise les jambes, le dos aura tendance à s'arrondir.
1 Analyse intégrative fonctionnelle de l’articulation de la hanche humaine : l’orientation tridimensionnelle de l’acétabulum et sa relation avec l’orientation du col du fémur - PubMed (nih.gov)
Mais pourquoi croise-t-on les jambes ?
Homo Sapiens est en vérité plus à l'aise en position de repos avec une flexion complète de la hanche (comme le squat asiatique, ou la position du tailleur...), qui va mettre l'articulation en équilibre sur son système ligamentaire, et donc mettre au repos complet le système musculaire (celui qui consomme de l'énergie, rappelez-vous : votre corps, avec son bagage génétique inspiré par 250000 ans de famines, veut vous garder en vie jusqu'à demain. Il trouve ça plus utile que de vous éviter l'arthrose dans 30 ans). Croiser les jambes, c'est comme lorsque les chevaux se mettent un postérieur en pince au repos : c'est la moitié du système qui se relâche, donc autant d'énergie d'économisée.
Autre explication : la position fémurs à 90° par rapport au tronc est instable. Les points d'appuis sont : les 2 ischions à l'arrière, et la masse musculaire - relâchée et molle) des cuisses. Cela dessine une sorte de rectangle sur le siège. Or si vous avez déjà monté un meuble Ikea, vous savez qu'un rectangle, ce n'est pas stable, il faut le trianguler ! Que faire ? croiser les jambes, créer un triangle : ça y est, vous êtes stables ! (et donc vous consommez moins d'énergie, oui on en revient encore à ça).
Différences de proportions inter-personnelles et petite critique du système Playmobil :
Egalement, nous avons tous un bassin différent, dans ses variations anatomiques. Pour que tout le monde soit à l'aise assis avec les cuisses à l'horizontal, il faudrait que nous ayons tous le même ratio entre la hauteur des ischions et la longueur des fémurs, le même angle de col fémoral, le même volume de muscles et le même taux de masse grasse... bref, que nous soyons des Playmobils. Ce qui convient à l'un ne convient pas forcément à tous. Donc donner des consignes universelles, contenant des angles et des ratios constants, me paraît inadéquat.